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16/07/2007

La Grande Boucle

f771ab0953ff9b62fcca80b619f0f092.gifLe Tour de France cycliste est parti depuis une semaine et comme chaque année la magie opère à nouveau. Aujourd’hui je n’ai pas envie de parler du dopage, d’ailleurs tout le monde s’en fout. Nous, car nous n’aurons pas à en subir les conséquences physiques, eux car malgré les décès ils continuent à penser que le jeu en vaut la chandelle, alors …. Non, pas de polémique ni de propos purement sportifs sur le vainqueur potentiel ou la belle prestation de tel ou tel. Je ne veux qu’évoquer la magie qui se dégage de cette course, surtout quand on la suit à la télévision, car il y a là une osmose sublime, ce qui se fait de mieux à la télé depuis la nuit des temps. D’ailleurs cette épreuve sportive est regardée par tous, hommes, femmes, enfants, vieillards etc. Elle fascine tous les publics. Tout le monde est déjà monté sur un vélo alors que tout le monde n’a pas joué au tennis, ce qui rend les coureurs proches de nous. On imagine facilement le mal au cul, le vent de face ou la suée dans une côte. Et puis ces couleurs ! Les maillots moulants multicolores, ceux qu’on cherche du regard, le jaune, le vert, le « à pois ». Même ma concierge repère le maillot coccinelle depuis qu’elle fait ses courses chez Champion. Les étapes de montagne sont le must, programmées le week-end par un pur hasard certainement, après le rosbif et la tarte aux fraises du dimanche midi, on se cale dans le fauteuil et on digère en regardant le peloton se disloquer au fil des kilomètres des ascensions sous le cagnard impitoyable. Les coureurs, maillot ouvert sur le torse, la gueule ouverte à la recherche d’une goulée d’air, la sueur qui gicle littéralement hors d’eux, l’œil perdu dans l’espoir du dernier lacet, les cris de la foule toujours plus dense et excitée à mesure qu’ils approchent de l’arrivée, les haut-parleurs qui hurlent les classements, les voitures qui klaxonnent, les motos qui slaloment entre les unes et les autres, les drames de la courses, l’échappé qui crève, le favori définitivement relégué à près d’un quart d’heure, le commentateur de la télé qui jongle avec la moto n°1 en tête de la course et la n°3 en queue de peloton. « Ahhh ! C’est dramatique ici, l’échappé ….kkkkrr ! (Ça c’est la liaison entre l’hélicoptère et le relais télévision qui se fait mal) Le vainqueur quasi certain de l’étape va devoir mettre pied à terre… kkkr ! Nous nous arrêtons pour prendre les temps de passage ! » « Oh ! La la ! Ici aussi en queue de la course, c’est épouvantable, la chaleur et la fringale font des ravages …. » Cramponné à l‘accoudoir du fauteuil, au frais dans le salon aux volets clos, une petite bière bien fraîche récemment apparue dans ma main, j’en bave pour ces malheureux. Le journal l’Equipe plié en quatre sur mon genou à la page du classement général j’en déduis le podium du soir. Ma femme, elle, profite des plans de coupe, pour admirer les paysages traversés par la caravane du Tour. Il y a les régions qu’on a déjà visitées pendant les vacances et celles qu’il faudra aller voir lors de prochains congés. « Tu te rappelles le mont Ventoux, le vent qu’il y avait ! Tu avais perdu ta casquette, tu n’étais pas de bon poil quand on est revenu ! Et dans la descente tu t’étais engueulé avec des Hollandais qui prenaient toute la route avec leur camping-car qui montait vers le sommet ». L’hélicoptère de la télévision propose des images superbes, vallons verts et pentes de montagnes rocailleuses, cours d’eau qui serpente dans la vallée, petits villages fleuris agglutinés autour de leur église, vaches indifférentes dans les champs, chevaux qui hennissent et ébrouent leur crinière quand passent les coureurs. Parce que la France est belle, son Tour est beau et tous les ans nous pouvons réviser nos classiques cartes postales de la France éternelle.